Comité technique Qualimat : Bilan de l’année 2022

Marinus Huige, directeur SecureFeed. © SecureFeed
Le 18 novembre, Qualimat a organisé son Comité technique à Pontivy (56). Jennifer Dalibard et Flavie Le Rolland, chargées de projet Qualimat, sont revenues sur les sujets qui ont animés les travaux de l’association tout au long de l’année 2022. Marinus Huige, directeur de SecureFeed est intervenu pour présenter l’organisme et les collaborations avec Qualimat.
Lors de son Comité technique à Pontivy (56), le 18 novembre, Qualimat a dévoilé les nouveaux chiffres de l’association : 54 adhérents (33 fabricants d’aliments qui représentent 12 millions de tonnes en 2021, sept firmes-services, 12 fournisseurs et deux organisations professionnelles), 15 administrateurs qui composent le conseil d’administration. L’association se distingue en quatre domaines : Qualimat Contrôle des matières premières, Qualimat Surveillance des substances indésirables, Qualimat Transport et Qualimat Amont.
Pour le domaine Qualimat Surveillance des substances indésirables, deux dossiers d’alerte ont été gérés en 2022 : l’un, en février, sur du tourteau de colza et l’autre, en mai, sur du lupin. Un groupe de travail commun aux domaines Qualimat Surveillance des substances indésirables et Qualimat Transport a été mis en place. Flavie Le Rolland déclare : « son objectif était de travailler sur une préconisation d’action, de nature à objectiver un état de situation hors audit de renouvellement, développer des outils complémentaires à la certification tierce partie et impliquer toute la filière dans l’amélioration continue des pratiques sanitaires. Les comités de pilotage Qualimat Transport et Surveillance étudieront ces pistes en début 2023. Un plan d’action proposant la mise en œuvre d’une enquête périodique sur la propreté des contenants impliquant les chargeurs et les réceptionnaires est notamment à l’étude ».
Concernant les aspects sanitaires, Qualimat a participé à la réunion organisée par Nutrinoë et aux réunions du GT Biosécurité du Snia et de la Coopération Agricole, pour aborder les problèmes liés notamment à l’influenza aviaire. « Il y a eu une vraie concurrence entre les problèmes de sécheresse et les problèmes sanitaires concernant l’accès à l’eau pour les actions de nettoyage des contenants. » Des actions conjointes sont à conduire au niveau de la profession, notamment pour faciliter l’accès à une liste de stations de lavage commune répondant aux besoins de biosécurité. « En 2022, nous avons également continué de développer les partenariats moteurs, notamment avec GMP+, pour construire un dispositif de gate keeper mutualisé et avec SecureFeed, avec qui nous avons échangé sur les règles de qualification de résultats, utilisées par les deux organisations. »
Qualimat Amont et SecureFeed
Six diagnostics ont été conduits en 2022 pour le domaine Qualimat Amont. De nouveaux auditeurs ont été formés en fin d’année 2022 : les 13 candidats sont issus de cinq entreprises adhérentes. Dans ce domaine également, Qualimat souhaite poursuivre le développement des partenariats moteurs, notamment avec SecureFeed.
SecureFeed est une organisation néerlandaise ayant des objectifs similaires à ceux de Qualimat. Elle réalise les audits de fournisseurs, la surveillance, la gestion de crise, les tests de suivi et de traçabilité. Tous les membres de SecureFeed sont certifiés GMP+ et ont l’obligation de notifier les tonnages de matières premières utilisées et les fournisseurs associés, afin de pouvoir élaborer une analyse des risques communs, etc. En vérifiant les risques de contaminations, « nous avons détecté 201 dossiers avec l’Aflatoxine B1 dont 170 supérieurs au seuil de 2 ppb dans le maïs, pour les vaches laitières dans le sudouest de France (en France, le seuil est de 20 ppb) », annonce Marinus Huige, directeur SecureFeed. Les niveaux de risques sont classifiés en trois catégories : faible, moyen, élevé. Lorsque le risque est classé haut, le fournisseur a une obligation d’être audité en avance. Cela représente de 130 à 150 audits fournisseurs par an pour SecureFeed.
« Nous avons comparé nos façons de faire qui sont similaires. Ce qui est différent, ce sont les données de sortie. Tous les fabricants d’aliments qui participent à SecureFeed déclarent systématiquement toutes leurs matières premières à Secure- Feed, qui va avoir une liste de fournisseurs compatibles pour les fabricants d’aliments, par le biais de différents audits. Au niveau de Qualimat Amont c’est différent, c’est une démarche volontaire », complète Flavie Le Rolland. L’objectif, en 2023, sera d’établir des ponts d’informations entre les activités Qualimat et SecureFeed, pour les tenir informés des signaux que l’association peut avoir et inversement.
Éva Marivain