Terrena : « Exprimer le pic de lactation des chèvres de façon sereine »

Pierre Gautier : « nous suivons la marge sur coût alimentaire »

Le 8 novembre dernier, Terrena a réuni une centaine d’éleveurs caprins dans les Deux-Sèvres lors d’une journée technique. L’équipe nutrition caprine a détaille son nouveau programme visant à améliorer l’efficacité de l’atelier, en s’appuyant sur le suivi de la marge sur coût alimentaire. L’occasion d’un entretien avec Pierre Gautier, responsable de l’équipe technique animale ruminants de la coopérative.

Le 8 novembre dernier, Terrena a réuni près d’une centaine d’éleveurs caprins à Saint-Généroux, dans les Deux-Sèvres. Lors de cette journée technique, l’équipe nutrition caprine de la coopérative a présenté une nouvelle méthode permettant d’augmenter le pic de lactation, tout en préservant la santé des chèvres et des chevreaux. Plusieurs sujets furent abordés le matin en salle, puis l’après-midi dans une exploitation : le pilotage de l’énergie de la ration en fonction de la note d’état corporel ; la gestion des fibres pour maximiser le volume du rumen et la reprise d’ingéré après mise-bas ; l’ajustement du programme nutritionnel en fonction de la taille et du poids de la portée, pour réduire les troubles de santé ; l’utilisation de nouveaux critères de rationnement pour mieux synchroniser les apports dans le rumen et augmenter l’efficacité alimentaire ; la mesure des progrès grâce au suivi de la marge sur coût alimentaire. Pierre Gautier, responsable de l’équipe technique nutrition animale ruminants de Terrena, a ouvert les travaux. Il répond à nos questions.

La Revue de l’Alimentation animale : Que représente la production de lait de chèvre en France ?

Pierre GautierAvec 700 millions de litres en 2020, la France est le premier producteur européen de lait de chèvre. Les trois quarts sont livrés en laiterie. Le reste est transformé à la ferme. Après un pic en 2012, les volumes ont baissé. Mais depuis quelques années, la production augmenter de 3 à 4 %/an.

R.A.A : Qu’en est-il du cheptel ?

P. G. : Après une hausse tendancielle de 2 % par an, le troupeau caprin français demeure stable depuis deux ans avec, pour enjeu, le renouvellement des générations.

R.A.A : Pouvez-vous nous dire quelques mots sur la collecte du lait ?

P. G.Depuis deux ans, les importations diminuent. Ce phénomène s’explique par trois raisons. Premièrement, les laiteries privilégient leurs clients nationaux. Deuxièmement, les prix français, néerlandais et espagnols s’équivalent. Troisièmement, depuis le Covid, les transformateurs s’inscrivent dans une démarche lait français.

Près de cent éleveurs caprins étaient réunis le 8 novembre dernier à Saint-Généroux, dans les Deux-Sèvres.

R.A.A : Les charges des éleveurs augmentent. Comment analysez-vous la situation ?

P. G.Depuis janvier 2021, l’indice MILC caprins montre une hausse significative des charges : énergies, engrais et concentrés. Certes, le prix des produits laitiers a augmenté, mais sans compenser la hausse des charges. Conséquence : dans certaines exploitations, la situation se tend. C’est la raison pour laquelle nous suivons la marge sur coût alimentaire, afin de valider la pertinence technique et économique de notre programme.

R.A.A : Concrètement, de quoi s’agit-il ?

P. G.Lors de chaque visite, à l’aide d’un tableur, le technicien note le volume de lait produit par chèvre, les taux, ce qui détermine la production de matière utile, le prix du lait payé et la charge de la ration. Le lait produit, moins les charges alimentaires, détermine la marge sur coût alimentaire par chèvre.

R.A.A : Comment faut-il nourrir les caprins ?

P. G. Une bonne qualité de fourrage est essentielle. D’autre part, nos recommandations visent un bon fonctionnement du rumen de l’animal afin d’optimiser le potentiel de production de lait et de matière utile.

Propos recueillis par Gilles Hardy

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