Journée DSM : Les porcs particulièrement sensibles aux mycotoxines

Biomin-DSM a organisé, en octobre dernier, une réunion technique pour faire le point sur l’effet des mycotoxines sur le porc. Laura Soler-Vasco, docteure vétérinaire à l’UMR Toxalim a partagé ses connaissances.

De gauche à droite : Laurent Roger, responsable porc Europe DSM – a évoqué le lien entre les endotoxynes et le syndrome de nécrose d’oreilles(Sin) -, Laura Soler-Vasco, docteure vétérinaire à l’UMR Toxalim Inrae et ENV Toulouse, Daniel Planchenault, spécialiste porc DSM, Laure Rouxel, spécialiste mycotoxines DSM.

Laura Soler-Vasco, docteure vétérinaire à l’UMR Toxalim Inrae et l’École nationale vétérinaire de Toulouse, était invitée à la réunion technique proposée par DSM Biomin sur le thème des porcs et mycotoxines. Elle explique l’extrême sensibilité de ces animaux : « les porcs sont particulièrement sensibles aux mycotoxines car ils sont grands consommateurs de céréales et parce que leur physiologie est réceptive aux effets des mycotoxines. En cela, ils sont à l’image de l’Homme, dont ils sont un bon modèle. »

Elle distingue les mycotoxines majeures – les plus connues et pour lesquelles il y a une règlementation – des mycotoxines émergentes détectées par les nouvelles technologies et qui commencent à être quantifiées et leur effet toxique étudié. « Leur présence dans les aliments est, toutefois, très irrégulière », relève la chercheuse, qui évoque aussi l’existence de « mycotoxines, produites par des champignons qui se trouvent sur les murs des bâtiments des porcheries et qui présentent un risque d’inhalation, à la fois par les animaux et par les éleveurs ».

La crainte majeure sur les mycotoxines est liée au changement climatique qui place de nouveaux territoires sous la menace de nouvelles mycotoxines, jusqu’alors cantonnées aux zones tropicales : « certaines espèces d’Aspergillus commencent à contaminer le maïs dans le sud de l’Europe et même désormais certains départements français », rapporte Laura Soler-Vasco. « C’est un sujet d’intérêt majeur », complète Laure Rouxel, spécialiste mycotoxines pour DSM qui a, par ailleurs, présenté l’état des contaminations dans la zone Europe. Elle relève la grande diversité des matières premières contaminées mais souligne que les céréales restent « les plus fréquemment contaminées ».

Laura Soler-Vasco a ensuite déroulé l’effet des différentes mycotoxines sur la reproduction : « l’aflatoxine B1 affecte la qualité du sperme des reproducteurs en diminuant la testostérone. À noter : les reproducteurs exposés pendant la période périnatale conservent cet effet à vie. La même origine hormonale provoque une atrésie folliculaire chez la femelle. Les truies exposées pendant la gestation verront leur portée affectée : porcelets de faible poids, portées plus petites par mort et résorption fœtale, risque de déformation osseuse et viscérale, altérations du système immunitaire c’est-à-dire ces animaux sont davantage prédisposés aux maladies. »

Effets transgénérationnels

Plus fréquente en Europe, la fumonisine B1 produite par Fusarium est connue pour ses effets toxiques sur le foie, les reins et les poumons. Mais, parce qu’elle s’attaque à la synthèse des sphingolipides, élément important de la construction cellulaire, elle concerne aussi les fonctions reproductives : « diminution de la production de spermatozoïdes et altération de la croissance folliculaire ».

Françoise Foucher

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