Inventer l’élevage de demain : Le Gouessant investit dans une ferme porcine pilote
Le concept Physior explore une voie alternative entre l’élevage conventionnel et le bio. Les porcs y ont accès à des espaces plein-air et des aires paillées. Le premier élevage fonctionnant entièrement sous ce modèle est une ferme pilote située dans les Côtes d’Armor. Visite guidée.

Dix-huit silos permettent de mener des essais d’alimentation.
À Plestan (22), le chantier a longtemps intrigué les voisins : le terrassement a commencé en septembre 2020 ; les premières cochettes sont arrivées en avril 2021 et ont commencé à peupler les 12 bâtiments. Aujourd’hui c’est la forêt de silos dès l’entrée qui intrigue : 18 silos pour un élevage naisseur-engraisseur de 265 truies, qui se satisferait de deux fois moins ? « L’EARL de Maison-Neuve est un élevage pilote, résume Sophie Ambrois, responsable technique et cheffe de projet au Gouessant. Ici, chez Pierre Morfouace, nous évaluons le modèle Physior pour assurer sa reproductibilité à plus grande échelle. Dans ce but, l’élevage a été doté de multiples équipements de mesures et enregistrement. » Sur les 4,6 millions d’euros d’investissement, un million est dédié à la R&D et pris en charge par la coopérative. Le projet est, en outre, bénéficiaire ces trois prochaines années d’une dotation de 400 000 € de la région Bretagne pour la réalisation d’études, la construction de références et le financement d’équipements technologiques. Les partenaires sont l’Ifip, Asserva et See-d (société de conseil en intelligence artificielle et data science).
Avec ses 18 silos et son système d’alimentation multiphase Spotmix, Le Gouessant pourra tester les aliments et les conduites alimentaires. D’autant que chaque bâtiment (gestante, maternité, post-sevrage et engraissement) est doté de cases sentinelles. « Ce sont de véritables laboratoires, présente Stéphane Jamet, directeur de l’activité porc Le Gouessant. Elles sont équipées de capteurs et de caméras. Les porcs sont identifiés avec des boucles RFID qui permettent un suivi de leurs mouvements et leur identification individuelle automatique. » Différents capteurs assurent le suivi des consommations d’eau et d’aliment. Des balances pèsent automatiquement les animaux, dont l’état corporel est également noté. Les performances de croissance sont suivies au plus près ; un suivi technique GTE et STI par bande est mis en place pour évaluer les performances technicoéconomiques. Les éleveurs (ils sont cinq à travailler sur l’élevage) vont également enregistrer leurs tâches et leur durée : « l’analyse de la répartition de la charge de travail et les mesures de bruits permettront d’évaluer les conditions de travail. » (…)
Françoise Foucher
Lire l’article en intégralité dans le numéro 760.